Israël/Palestine: choisir son camp? #3 — interview de Rima HASSAN MOBARAK

Depuis octobre 2024, on observe une polarisation des positions politiques sur Israël/Palestine. Cette polarisation s’illustre par une simplification caricaturale de la situation géopolitique et des analyses campistes sur l’Histoire du Proche-Orient. Les milieux anarchistes et libertaires ne sont pas en reste. On entend ici comme ailleurs des dingueries assenées avec aplomb, et la recherche de nuances y est trop souvent balayée d’un revers de main.

Voilà quelques mois que nous tournons autour du pot, en cherchant une approche pertinente. Et nous devons l’avouer, nous ne nous sentons pas assez armés intellectuellement pour écrire sur ce sujet. D’autres le font mieux que nous. Nous entamons donc une série d’articles pour diffuser ce que d’autres ont écritou dit  sur le sujet. Des fictions ou des essais, quelques podcast, faits par des gens de gauche d’horizons différents. Des textes qui éclairent la situation actuelle en faisant dans le nuance. Doit-on préciser que nous ne nous retrouvons pas dans chaque idée avancée? Ceci étant dit, nous considérons que nos nos désaccords méritent autant d’attention que nos accords.

Cette série continue avec une émission du podcast JINS datée du jeudi 7 décembre 2023. Rima Hassan est invitée à parler de l’histoire de la Palestine, et de la lutte anticoloniale palestinienne.

Il y est question des points suivants:

  • Définition du contexte colonial en Palestine
  • Des sociétés civiles israéliennes et palestiniennes fragmentées
  • L’empathie nécessaire envers les civils
  • Le séparatisme en cours depuis 1948
  • La Nakba comme plaie palestinienne, une mémoire vive
  • Les camps de réfugiés, brasier du nationalisme palestinien
  • Naître réfugié, naître appatride, vivre en suspend
  • L’espoir du droit au retour
  • Animalisation systématique des Palestiniens dans les discours politique israéliens
  • La deshumanisation de l’autre: rouage de la mécanique coloniale
  • La transmission de l’histoire par les femmes palestiniennes:
    • La broderie palestinienne (« tatreez »), un art traditionnel transmis de femme en femme
    • Les chants traditionnels codés, conçus pour déjouer la surveillance des colons britanniques
  • Les femmes, victimes principales des guerres coloniales (parallèle entre Palestine et Algérie)
  • Le viol des femmes palestinienne comme arme de guerre,  depuis la Nakba
  • La vacuité du discours des Guerrières de la Paix, parce qu’elles:
    • ne parlent jamais d’Apartheid
    • parlent de la Paix comme d’un mot creux. Mais concrètement?
    • La paix pour la paix ça ne sufffit pas. La libération doit être un préalable à la paix
  • Bataille sémantique autour des termes: apartheid, risque génocidaire, génocide. Or, depuis octobre 2023, le discours des dirigents israéliens parlent explicitement d’objectif génocidaire à travers :
    • l’animalisation est deshumanisation des Palestiniens
    • l’essentialisation des Palestiniens en les assimilant au Hamas
    • l’intention d’expulser les Palestiniens de Gaza
    • la volonté d’occupation de Gaza par Israël (colonies de peuplement)
  • Continuum des violences coloniales en France et dans les anciennes colonies françaises. Biais coloniaux du traitement de la Palestine.
  • Homonationalisme: assimilation des société civils à la législation de leur pays, et à l’appareil étatique
  • [ndlr [[bulshit évolutionniste]]]
  • Le sionisme politique de Herzl était un projet colonial. Mais le sionisme est aussi la quête d’un foyer national juif, dans le contexte de persecutions systématiques.
  • Dès lors, se définir comme antisioniste, c’est ouvrir la porte aux amalgames. Ce qui est audible, c’est d’être critique du sionisme, sans pour autant remettre en cause la légitimité d’un foyer juif. Le problème est que ce foyer s’est finalement construit au détriment des Palestiniens.
  • On manque d’espace d’empathie envers les civils israeliens et palestiniens. Notre empathie a été confisquée, pour se tourner vers l’Etat d’Israël. « I stand with Israel ». On aurait pu s’unir collectivement dans une empathie pour les victimes des massacres.
  • Le jour où on aura perdu cette empathie-là la colonisation nous aura perdu jusqu’à l’os, elle nous aura animalisé jusqu’au bout. Nous auront perdu notre humanité.
  • Défendre la sollution à un Etat,
    • parce que le contexte actuel est celui de l’apartheid. Les palestiniens ont structurellement moins de droit, au nom de cette logique de séparation, que les citoyens juifs Israéliens.
    • le problème n’est plus une question de frontière, de territoire (comme avant 1967).
    • Aujourd’hui, c’est une questions de droit démocratique
    • Tant la sécurité des israéliens, que la libération des palestiniens peuvent aboutir: par le biais un état binational.

 

 

 

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