La riposte n’a pas fini de me remuer

écrit à l’automne 2017 /

Il est 3h du mat. Je lis « Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce » de Lola LAFON. Je suis fatigué-e ! Mais pas question de dormir. Il faut que j’écrive, ou bien j’en ferai des cauchemars. Tout ça part d’une expérience tellement banale. D’un moment que j’aurais pu enfouir dans ma mémoire, oublié. Comme tant de moments de ma vie, dont je ne me souviendrai jamais.
Au lieu d’oublié, j’ai labouré.
Je me suis retourné les entrailles pour ce connard pendant bien 3 ans. Alors que je crois tout ça fini, ce soir encore, je le laisse empiéter sur mon sommeil. Parce que ça ne sera jamais vraiment fini. Je me suis construit-e avec cette histoire.
Elle fait partie de moi. J’ai envie d’en raconter des bribes.

Dans ma tête le déclic se fait en lisant la brochure « le viol ordinaire ».

« Un viol est une relation sexuelle non consentie, avec ou sans pénétration, avec ton/tes compagnons, avec un inconnu, avec ou sans violence physique. Le viol, ce n’est pas seulement l’image stéréotypée d’un gros méchant qui nous poursuit avec une arme dans une rue sombre,mais c’est aussi un moment où on n’entend pas notre NON. »

Dans la foulée, j’écris un témoignage. Pour moi-même tout d’abord. Mettre des mots. Trouver mes mots. Retracer le fil de ce que J’avais vécu. De manière subjective. Ecrire au passé simple, pour mettre de la distance j’imagine. Ce ne sont plus ces mots que j’utiliserais aujourd’hui.

Mettre le mot « viol » sur ce que j’avais vécu a été décisif pour moi.. Si j’avais mis les mots attouchement ou agression sexuelle je n’aurais peut-être pas riposté. Mais un « viol c’est grave ». La riposte s’est imposée, pour ne pas me sentir victime. Je n’ai jamais été « victime ». Je ne voulais pas de cette étiquette paralysante, qui me rendait passive. Il me fallait reprendre le dessus, me posséder entièrement.

FAIL écrit #1

Le moment de l’histoire dont je me souviens avec le plus d’émotion c’est cette rencontre chez moi, quatre jours avant ses écrits de CAPES. J’ai invité assez largement des connaissances féministes en qui j’ai confiance. Certain-es connaissant A., d’autres non. Certain-es rodé-es à l’action directe, d’autres non. Des anarca, des féministes radicales, des militantes de gauche, des hétéra, des gouines, des queers. Aucun mec cis. On est une quinzaine dans la salon de mon appart, à s’asseoir comme on peut, sur les genoux les un-es des autres. Des amuse-gueules sur la table. Nos portables dans le micro-onde. On discute. Chacun-e connaît au moins une personne. Je suis la seule à toustes les connaître. Alors je leur dit que je suis heureuse qu’on se retrouve à autant. Que je n’ai pas envie de me retrouver au centre de la discussion.

Que le seul enjeux est pour moi de l’empêcher d’obtenir son CAPES. Que je compte bien sur elleux pour avoir des idées originales. Et ça ne manque pas ! C’est la préparation d’action la plus fun que j’ai jamais faite. On passe 2h à rigoler, en proposant des actions dont on sait qu’on ne les fera pas. Mais avoir l’idée de les faire nous réjoui. On en profite pour poser chacun-e nos limites, nos envies, nos craintes. On affine nos idées sur des actions efficaces qui ne nous mettraient pas en jeu juridiquement, ou si peu .

Certain-es parlent plus que d’autres. Certain-es doivent partir avant la fin de la discussion. On se donne rdv à 6h du mat 3 jours plus tard. Le plan : Le choper sur le trajet entre chez lui et la gare RER, pour l’asperger de vinaigre, d’huile, de détergent (selon les envies). Objectif : qu’il soit tellement sale qu’il ne puisse pas se rendre à l’examen sans prendre une douche. On abandonne pas mal d’idées plus excitantes par peur de poursuites judiciaire, peur de ses réactions, des réactions des passant-es (lui piquer son portable, obstruer sa serrure, mettre un antivol à son portail pour qu’il ne puisse pas rentrer chez lui, le choper dans le RER …). On sera rapides et efficaces. On est douze de motivé-es pour en être. Perso, je ne suis pas sûre de me sentir de le faire. C’est un soulagement de savoir, qu’avec ou sans moi, ça aura lieu ! Je ne porte pas ça seule. Et ça peut tenir sans moi !

L’euphorie de cette soirée retombe vite. Dans la foulée, j’ai pour la première fois S. au téléphone, une meuf que A. a violé avant moi. Elle n’a pas pu venir ce soir, alors je la tiens au courant du plan qui se profile. Ce plan qui me semble hyper soft, parce que sans contact physique avec lui, lui paraît « trop violent » à elle. J’essaye de m’expliquer. Rien à faire. Elle ne nous soutiendra pas. Je me passerai de son soutien.

Décente raide de l’euphorie, quand les seules deux meufs Du Parti (son parti politique à lui) que j’avais invité me font un coup bas : rapporter tout notre plan le soir-même en réunion skype Du Parti. Mettre des soutiens/ des potes/ des camarades de A. au courant. Nous couper l’herbe sous le pied en somme. Avec pour toute justification, un simple SMS reçu le lendemain « on était là en tant que membre du parti, on a trouvé normal d’en tenir informé le parti ». Je tombe de haut. Si je les avais eu devant moi en apprenant cela, je les aurais frappé, pour sûr.

Elles me mettent en rage. Convaincue que A. sera mis au courant rapidement, j’annule l’expédition matinale qu’on a passé toute la soirée à préparer. Dépitée. On me donnera des infos plus tard : La veille du CAPES, A. ne dors pas chez lui et se fait escorter par un pote jusqu’àla porte d’examen. Au moins, ça l’aura fait flippé …

Elles ne le savent pas, mais elles ont piétiné le peu de confiance qui me restait en des militant-es de parti. J’apprends avec amertume, qu’iels seront toujours fidèles à l’organisation, quoi qu’il leur en coûte politiquement. Je leur répond un cinglant SMS, qui leur fera craindre de me croiser en manif pendant quelques temps. Elles se paieront le luxe de me voir comme une agresseuse et elles comme des victimes potentielles. J’en rie. J’expérimente pour la première fois un backlash. J’en avait entendu parler. Je savais qu’il arriverait à un moment. On ne riposte pas à la culture du viol sans retour de bâton. Ce que je ne savais pas encore, c’est que ça peut venir de vraiment partout.

Les potes sont décu-es. On se rattrapera une prochaine fois ! Il a réussi ses écrits. S’en suivent les oraux. Et j’aurai trop peur pour m’y rendre. Certaine qu’on ne peut pas faire le même plan, il s’y attend. Je vais en reconnaissance dans le bâtiment où auront lieu les oraux. Des caméras partout. Un boulevard passant juste devant. Le métro trop loin. Un action coup de poing est à éviter. Je pense à demander au jury à assister à son oral. On me dit qu’il est mal venu pour un candidat de refuser une telle demande. L’idée de me tenir devant lui, à devoir rester tranquillement insoupçonnable juste pour le déranger …C’est trop pour moi. Je ne tiendrais pas. Je croise les doigts pourqu’il n’ai pas les oraux. Il rate son concours. Et je n’y suis pour rien …

pratiques « du passé »

Je passe un weekend dans sa ville d’origine. Ville pépinière de militant-es gauchistes et anarchistes post-CPE. Il est connu là-bas.Je rencontre une ancienne militante trotskyste qui me parle des pratiques de A. de ce temps là. Draguer de jeunes militantes politiques avec son bagage militant. Harceler certaines pendant des mois. Laisser planer le flou entre drague politique et drague sexuelle. ça m’effraie d’apprendre qu’il agit comme ça aussi depuis aussi longtemps. Je me rends compte que je connais d’autres mecs cis qui ont des pratiques de « drague » semblables. Des types avec qui j’ai moi-même des relations intimes. Des types qui m’ont plu a cause de cette méthode de drague flou, de leur assurance politique à toute épreuve qui m’inspirait du respect. Je me souviens de blagues internes à l’UNEF (syndicat étudiant de fRance) quand j’y étais. « Le trotskisme, c’est la seule chose que passe à travers le préservatif » « Un militant castor, c’est un militant qui construit le syndicat avec sa queue ». Je me souviens d’une formation nationale de préparation d’élection, où le formateur UNEF blaguait « En préparation des élections, vous contactez toutes les personnes que vousconnaissez sur le campus pour les inviter à voter UNEF. Même vos plans cul ! Et plus vous avez de plan cul, mieux c’est ! ». Comment ai-je fait pour ne pas m’en rendre compte plus tôt ? Les pratiques de A. sont banales. Elles se retrouvent chez bon nombre de mâles militants. Je tombe de haut. Rompt tout contact avec « eux ». Je ne fréquente plus de mecs cis hétéro militants. Pendant plusieurs mois, quand j’en croise, je les vois dégouliner de drague ambigue. Ils me dégoutent.

FAIL écrit #2

Un an est passé depuis notre tentative ratée. On ne l’a pas laissé tout à fait tranquille. J’ai appris qu’il se victimisait de l’action manqué qu’il aurait pu/du subir. Un groupe de féministes hystériques lui en veut. Blablabla. Pas de bol, ces féministes hystérique dont il parle sont dans sa fac. Alors on va repeindre une de ses salles de cours. Intervenir en plein séminaire pour le mettre sur lui mettre la fiche. On tague devant chez lui. Le fait chier alors qu’il prend tranquillement un café avec des potes. On est relou et il le vaut bien.

Il s’apprête à repasser le concours du CAPES. Alors je réuni à nouveau des potes. Un plus petit comité, des personnes de confiance. On est 5. On prépare notre action avec un peu plus de sérieux que l’année précédente. On décide de reprendre le même plan, revisité. L’asperger de liquides sur le chemin entre chez lui et le RER. On est sûres qu’il y dormira. On passe en revue une dizaine de scénario possibles, on est au taqué. Bouteil e d’eau, d’huile, habil ées de noir avec un antivol pour fermer son portail. On l’attend à la sortie de chez lui depuis 20minutes quand il sort vers 6h du mat .

Il prend une impasse (pas le chemin le plus court, mais le plus discret pour aller au RER), marche vite jusqu’à une voiture. Entre dans la voiture. Surprise ! Il n’étais pas censé avoir de voiture. Moment de panique pour nous, on avait pas pensé à ce scénario ! On a pas le temps de se concerter, la voiture démarre. Je me mets au milieu de la route, lui barre le passage. Il tente une marche arrière, mais se rend compte qu’il est dans une impasse, avance de nouveau vers moi. Tout se passe très vite. Je suis nez au capot. Je pose mes mains dessus. A peine le temps de croiser son regard, et il tape une accélération de ouf. Juste le temps pour moi de faire un roulé-boulé du capot au caniveau. Je me retrouve la tête face au bitume, les genoux défoncés, complètement sonnée. Je reste sur le bitume une bonne minute, tétanisée. Je me repasse les dernières secondes mentalement. Avec un peu moins de réflexe, je passais sous la voiture. Ce connard m’aurait tué. J’ai mal partout. Les potes sont autour de moi, à me réconforter sur le bitume d’une impasse à 6h du matin. So tragique ! J’enrage : Il nous a encore échappé. Le temps de reprendre nos esprits, de checker nos envies respectives et on le suit. On prend le RER jusqu’à Charles de Gaulle. Ses écrits ont lieu à côté. ça fait une trotte, mais l’une de nous avait repéré l’endroit « au cas où ». Sur le trajet, on prend le temps de se réconforter. On a la rage, envie de reprendre le dessus, de le faire un peu flipper. De le traquer jusqu’à sa salle d’examen. On doute d’y arriver, le timing est short. Mais on ne peut pas rentrer chez nous en l’état. On peut pas le laisser tranquille après ça.

On arrive sur un immense parc des expo. Dans le stress, difficile de comprendre la signalisation. On demande notre chemin, en restant à l’affût des caméras et divers vigiles. On l’aperçoit en train de fumer une clope, tranquillement, discutant avec des camarades de promo. Quand il nous voit, il prend peur. Rentre dans le bâtiment. Se dirige vers un vigile à qui il dit quelque chose comme « ces filles là-bas, elles me suivent ». Scène comique ; le vigile fronce les sourcils et l’ignore. A. entre en quelques secondes dans la salle d’examen. Il faut être sur les listes pour entrer. On reste dehors. Au moins, ça l’aura fait flippé … On se dit en riant, « si après ça il a son examen… ».

Il obtient son exam. Ecrit et oral. Quelques temps après j’obtiens sa version de l’histoire : 10 meufs encagoulées et armées de battes de base-ball l’attendaient devant chez lui au matin du CAPES. Il a juste eu le temps de courir à la voiture de sa copine, s’enfermer dedans. Elles ont frappé sur le capot. Il s’est enfui en leur échappant de justesse. Il a bien cru qu’elles allaient le défoncer. La voiture est au garage pour réparation, en espérant que sa copine ne remarque pas la bosse, faite par la batte sur le capot.
Si seulement j’avais eu une batte …

Et après ?

A la rentrée suivante il est enseignant stagiaire dans un lycée de banlieue. On me donne le nom du lycée. Je sais qu’il aime « Draguer de jeunes militantes politiques avec son bagage militant ». J’ai peur pour les lycéennes, qui verraient en lui celui que je voyais moi-même : un mec admirable. Mieux : un prof admirable. J’imagine la relation d’emprise facile qu’il peut avoir sur ces meufs. Je me sens responsable de ce qui pourrait leur arriver. Ce sera de ma faute si … C’est cette peur qui est un moteur depuis 2 ans. Ce qui me motivais à l’empêcher de passer son CAPES. Je ne voulais pas laisser un mec comme ça de devenir prof à vie. Et maintenant ? Maintenant qu’il l’a son CAPES, je fais quoi ? Il a déménagé avec sa copine, à l’autre bout de l’Ile de France. Pas moyen d’avoir son adresse (il se méfie de beaucoup de monde,à raison). Les potes sont opé pour aller salir son nom sur les trottoirs du lycée. Mais c’est moi qui les freine. ça va aller jusqu’où cette histoire ? Je vais me sentir encore longtemps responsable d’un connard qui m’écraserait sous sa voiture ? Je vais pister ce gars jusqu’à la mort ? Je vais le buter ? Je suis prêt-e à lui donner combien d’année de ma vie ? Risquer combien d’années de taule pour lui ? J’arrête les frais ! Me rappelle de ce que je me disais sans trop en tenir compte jusqu’ici : les mecs cis comme lui sont partout. Le viol est banal. Je ne suis pas responsable du « mien ». Ni des futures personnes qu’il agressera/harcèlera. Je ne lui doit rien. La traque s’arrête là. Et un poids tombe de mes épaules. Je n’ai pas la force d’expliquer ça aux potes. Je crois que j’ai peur de leurs réactions. Alors on en parle plus, et ça me va bien.

S. demande de témoigner

Quelques mois plus tard, un certain sentiment d’être « responsable » / « redevable » me revient. Quand S., « la » meuf qu’il a violé avant moi, me contacte pour me demander de témoigner par écrit pour appuyer sa plainte contre A. Elle a besoin de témoignages de personnes à qui A. a parlé de « son » viol. Ironie : Il m’a fait l’honneur de m’en parler juste avant de m’agresser moi. J’ai eu de longues discussions téléphoniques avec S. par le passé, mais on ne s’est jamais rencontré. J’ai tenté de lui expliquer les raisons de mes ripostes. Tenté de lui faire comprendre pourquoi je ne comptais pas m’en remettre à la justice. Tout ça avec la plus grande tranquillité pendant un temps. Mais elle ne comprenait pas. Peut-être ne voulait-elle pas comprendre. Je l’avais tenu au courant un temps des actions menées contre A. Quand je l’avais au téléphone, elle me conseillait avec insistance de porter plainte, d’y réfléchir sérieusement au moins… Alors que c’était tout réfléchi pour moi. Elle avait beau me rappeler qu’un procès pour viol l’empêcherait d’enseigner ; Et que 2 viols c’était plus difficile à nier que un… Rien n’avais pu me convaincre de collaborer avec la justice. Là elle me demande de l’aider elle, mais sans témoigner de ce que j’avais subi. Juste une attestation sur l’honneur, quelques lignes sur un bout de papier pour la rendre plus crédible elle, aux yeux d’une justice dont elle attend quelque chose. Je lui dis oui, d’abord. Par principe. Parce que je veux la soutenir comme j’aurais aimé qu’elle me soutienne, quel que soit son moyen d’action. Mais je n’arrête pas de me dire « au nom de quoi tu ferrais ça ? » « Tu ne lui doit rien » « J’en ai pas envie, en vrai ». Jusqu’à ce que je me rende compte, que la seule chose qui nous lie elle et moi,c’est LUI et rien d’autre …

Alors je me rétracte, par SMS. Lui dis que je ne lui demande pas de me comprendre, que nos idées sont trop éloignées. Elle me propose de nous rencontrer pour en discuter. Je sais que ça veux dire « pour essayer de me faire changer d’avis ». J’efface le numéro de téléphone et S.. Et s’en est fini de A. Cette ombre qui me collait à la peau depuis plus de 2 ans s’estompe !
Un soulagement !

Avec la distance

Mettre tout ça par écrit m’apaise et me frustre en même temps. Ce n’est pas qu’une histoire de riposte. C’est une histoire qui fait écho à d’autres, mais qui ne ressemble qu’à elle-même.C’est une histoire de ratés en série. Une histoire d’emprise sur moi qui se resserre, se desserre. Une histoire de refus de la victimisation, de son monde et de ses chaînes. Une histoire sans psy ni police, une histoire qu’on se raconte entre potes. Par bribes, comme ici. Parce que ça brasse des trucs trop difficile à mettre en mots ; Ce n’est pas MON histoire. C’est une histoire que j’ai vécu avec d’autres, qui ont été touché/inspiré différemment par elle ; Une histoire qui m’a remué-e, retourné-e, renforcé-e, vidé-e et rempli-e ; Une histoire qui m’a (pour)suivi dans tous les recoins de ma vie.

Est-ce que ça sert à quelque chose de dire que je ferais ça différemment aujourd’hui, si je pouvais remonter le temps ? C’est en me perdant, en m’écorchant, en me renforçant que j’en suis arrivé là. Mon approche de la riposte n’est pas une théorie, c’est une pratique. J’en ai vu des limites et des ouvertures inattendues pour moi.

Je ressors ce sweat dont j’étais tellement fier-e il y a peu encore. On y lit « castrate all rapists » (*castre tous les violeurs). Un ton mi-humoristique, mi-sentenciel. Tranchant. Sans appel. Le porter me donnait de la force. Je sais que je ne le porterai plus. Il ne me parle plus, mais me fait esquisser un sourire en coin.
J’en ai fait du chemin …
Et pour sûr, la riposte n’a pas fini de me remuer.